Emma [Finie]

Elle s'est autonommée Emma Mooneyes, sa vraie identité est Rose Lockhart.

Age :

Seize ans, bientôt dix-sept.

Métier :

Elle gagne sa vie en prédisant l'avenir des gens et par d'autres moyens encore moins orthodoxes.

Rang souhaité :

Morphëa Roseye

Groupe : Arf... on va dire petite bourgeoisie, mais c'est encore moins que ça.

Physique :

Même si elle ne cherche pas particulièrement à se faire voir, Emma est le genre de jeune fille que l'on remarque. Elle dégage quelque chose, comme si elle était illuminée par quelque chose d'invisible. Cette aura attire les gens, ils se retournent pour la voir, même si jamais il ne l'ont pas déjà vue, ils la sentent, elle les force à la regarder, sans le vouloir.

De plus, avec ses longs cheveux d'un roux flamboyants, elle ne passe pas inaperçue. Ces longues boucles retombent parfaitement sur ses épaules, elle les coiffe régulièrement, entretient sa maginifique chevelure à défaut de pouvoir l'orner avec des accessoires réservés à une classe privilégiée.

Ses yeux sont d'un bleu extrèmement clair, elle a un regard toujours absent, perdu, pensif. Mais quand elle fixe quelqu'un, elle est troublante, son regard est intense et il a envie de plonger dans ce ciel étrange qu'inspirent ces deux iris faiblement colorés de cette teinte spéciale.

Elle a un air innocent et sage, sa peau blanche ne dirait pas le contraire. Elle est très simple, autant par ses habits que par son attitude. Justement, ses habits peuvent choquer, car il s'agit de vêtements du XVIIIème siècle, transmis de génération en génération, usés et démodés. Mais ils lui vont bien, et n'empêchent pas sa beauté naturelle d'éblouir.

Dans un grand manoir éloigné de la ville, naissait les plus jeunes enfants de la famille Lockhart, Rose et Gabriella. Gabriella morte née, causa un grand trouble parmis les habitants de la maison. Mais il restait Rose et elle fut élevée et soignée dans le plus grand amour possible. Son frère, Theo, un peu jaloux au départ de l'attention que portaient ses parents à sa petite soeur, fut rapidement sous le charme de cette dernière et pris la place de protecteur.

Dès son plus jeune âge, Rose rêvait beaucoup, de choses étranges. Quand elle racontait ses songes, on rigolait, on ne la prenait pas au sèrieux, on mettait tout sur le compte de sa jeunesse. La bonne, Molly, la priait de se taire, la traitant de sotte et de folle. Mais elle était néanmoins proche de la petite et faisait aussi office de nounou, étant donné que les parents étaient peu présents. En effet Elisabeth Lockhart avait la passion du jeu et passait ses journées au casino, quand elle n'allait pas à toutes sortes de soirées qui la feraient paraître encore plus cultivée aux yeux des gens de la haute société, et John Lockhart était un chef d'entreprise aussi occupé qu'il était connu dans le monde des affaires. Les deux autres enfants Lockhart, Theodore et Betsy, s'occupaient eux aussi de Rose, mais le plus âgé ayant une dizaine d'années, était tout de même trop jeune pour rester sans surveillance.

Quand vint le moment de faire l'éducation des deux filles Betsy et Rose, les parents engagèrent un professeur à domicile. Betsy ayant seulement deux ans de plus que sa cadette, ils les mirent dans le même cours, ainsi à huit et six ans, les deux fillettes eurent le même enseignement, elles apprirent la lecture, l'écriture, les mathématiques, puis ensuite au fil des années la conjugaison et la grammaire, l'astronomie, la biologie, la couture et la musique. Betsy était plutôt douée pour la grammaire, les mathématiques et la biologie, tandis que Rose préférait les rédactions, l'astronomie et la musique. Toutes les deux étaient très appliquées en couture, mais Betsy éternelle féministe demeurait convaincue qu'une femme n'avait pas besoin de savoir coudre, et quand elles durent apprendre la cuisine, ce fut la première à contester.

Mais revenons quelques années auparavent, aux sept ans de Rose, et à ses neuf ans où naquirent respectivement Hannah puis Marie. Ses deux petites soeurs qu'elle aima plus que tout, car sans savoir qu'elle aurait du avoir une jumelle, elle avait comme ce manque et les deux benjamines, mais surtout Marie, avaient beaucoup de ressemblance physiques avec Rose. Au fil des années, plus les deux petites grandissaient, plus leur aînnée se rendait compte de leurs traits communs.

Ce fut à l'âge de quatorze ans, que Rose prit de la distance avec sa famille, elle commençait à se rendre compte du monde qui l'entourait et des secrets que chacun cachait. En même temps qu'elle devint une jeune femme, elle apprit aussi que toutes ses intuitions et tous ses rêves d'enfance n'étaient pas sans sens. Elle avait des sortes de flash, de temps à autres. Quand elle en parla à sa mère, cette dernière lui dit juste : "Ne parle pas de ça aux autres enfants, imagine ma réputation !". Elle se confia donc à Molly, à qui elle avait toujours fait confiance, mais la bonne lui dit juste : "Malheur ! Malheur ! Tu es folle ma pauvre fille.". Elle se reporta sur Alfred, le jardinier, qui lui, lui raconta une histoire assez interessante : "Quand mon grand père et mon père ont travaillé au service de votre grand-mère, Emma, elle leur racontait qu'elle rêvait de l'avenir. Bien sûr, ils ne la croyaient pas, mais une fois, elle prédit que la neige allait arriver plus tôt que prévu, qu'il fallait s'occuper de protéger les roses. Comme ils étaient à son service, ils ont obéi, et ils ont bien fait. Alors que ce n'était que la mi-novembre, les premiers flocon ont couvert le sol. Oui, votre grand-mère était une femme à la fois étrange et effrayante. Mais surtout, c'était une femme extraordinaire. Et je pense que vous suivrez sa trace, chère enfant." Les paroles du jardinier encouragèrent Rose à ne pas abandonner.

Ce fut lors de sa quinzième année, qu'elle effraya tout le monde. Un soir, alors que Theodore et Betsy jouaient aux échecs, Marie et Hannah à cache-cache, Molly faisait la vaisselle, Alfred et Carl taillaient les buissons, John s'occupait des comptes et Elizabeth était encore de sortie, Rose, méditant assise sur un fauteuil, commença à s'agiter dans tous les sens. Elle se leva brusquement, tourna la tête dans tous les sens, et faisait de drôles de gestes avec ses bras. Betsy attrappa sa soeur par la main, en murmurant des "Rose, tu te sens bien ?" inquiets. La jeune fille frappa sa soeur et la poussa violemment, puis toujours dans ses gestes, rapides, elle fit faire à son bras un tour complet. Elle commençait à suffoquer, quand Theodore la saisit avec force. Il la plaqua au sol et l'immobilisa, elle continuait à tousser, à être prise de spasmes, il tenta de la réveiller en lui ouvrant les paupière, et constata avec frayeur qu'on ne voyait que le blanc des yeux. Puis, quelques secondes après, elle s'apaisa et reprit conscience. Le médecin, prévenu par Molly, arriva et dit à John que sa fille avait probablement fait une crise d'épilepsie. Mais il fut quelque chose que la rouquine ne dit qu'à son frère, pendant sa prétendue crise, elle avait vu sa mère se faire poursuivre puis tirer dessus. Quelques heures après, un policier venait annoncer la mort de Mme Elizabeth Lockhart.

Un an passa, et Rose terrorisait tout le monde, entre les moments où elle parlait seule, et vivait comme dans son monde, les rêves qu'elle racontait et qu'elle n'aurait pas du, et ses crises. John en conclut que comme sa mère, Emma Lockhart, qu'il avait rayé de la liste des membres de la famille, sa fille Rose était folle à lier. Il la fit interner dans un asile à New York.

Elle passa six mois en enfer, se rattachant à la seule pensée qui l'empêcherait de devenir complètement folle : sa grand-mère, qu'elle n'avait jamais connu était quelqu'un de remarquable, et elle finirait comme elle, riche épouse d'un homme important et mère de trois fils et une fille. Elle priait tous les jours, demandant à Dieu pourquoi il lui infligeait une souffrance pareille, que si jamais il avait un message à lui faire passer à travers ses visions, qu'il lui indique au moins comment sortir d'ici. Si elle avait quelque chose à accomplir, qu'il lui laisse sa liberté. Et le jour du miracle fit enfin son apparition. Un fou pyromane avait réussi à dégotter des allumettes, il incendia tout le bâtiment, et tout le monde en profita pour partir.

Une fois dans la rue, Rose ne pouvait pas prendre le risque de revenir chez elle, ni même le risque qu'on la retrouve. Elle changea de nom et se fit appeler Emma Mooneyes. "Les yeux de la Lune", autrement dit, ceux qui voient tout de là haut. Quand à Emma, le prénom de sa grand-mère, au fond, c'était elle qui l'avait aidée même indirectement. Elle traîna dans la rue pendant un certain moment, avant de se rendre compte qu'elle avait besoin de nouveaux vêtements et de nouriture. Elle frappa à toutes les portes avant de tomber sur celle d'une vieille femme nommée Hilda, qui était disposée à lui apporter ce qu'elle voulait. Pour s'habiller, elle lui confia deux robes datant du XVIIIème siècle, héritage de famille certainement, mais Emma devait lui apporter quelque chose en échange. Elle prit donc ses mains et ferma les yeux, elle prédit à Hilda qu'elle allait rencontrer un homme qui lui proposerait de l'embaucher et qu'il ne fallait pas qu'elle refuse, car ça la mènerait vers une vie plus aisée.

L'échange fait, les deux femmes n'avaient plus rien à voir à faire entre elles. Emma rodait dans les rues, vivant en mendiant, ou en volant. Puis, à force, elle se dit qu'elle pourrait gagner de l'argent, pour essayer de se sortir de sa situation. Elle commença à se faire connaître en tant que voyante, et au départ, des gens plutôt misérables virent la voir, elle ne gagnait que très peu d'argent. Mais elle se faisait connaître, et plus elle se faisait connaître, plus élevées étaient les classes sociales qui demandaient ses services. Mais elle ne gagnait toujours pas assez pour s'offrir un logement. Un jour, un de ses clients était venu la voir pour lui demander s'il se remettrait avec sa fiancée, la réponse fut Non. En plein désespoir amoureux, il demanda à Emma de coucher avec lui, elle hésita, il lui promit de la payer, elle négocia un prix, puis ils se mirent d'accord. L'homme passa une soirée étrange, à la fois il était triste, à cause de sa fiancée, mais heureux, car il avait vécu un moment formidable de sa vie, Emma s'étant servi de son intuition naturelle, pour anticiper chacun de ses désirs. Et pour Emma... c'était sa première fois. Là, elle sut que même si elle essayait de revenir dans sa famille, après ce qu'elle avait fait, elle serait déshéritée.

N'ayant rien à perdre, elle pratiqua donc son nouveau "travail" et fut vite réputée, pour sa "qualité". Elle continuait la voyance en parallèle, et ces deux façons de se faire de l'argent lui permirent de louer un appartement dans un immeuble deffectueux. Elle se sentait s'enfoncer dans la misère, et elle avait honte. Les autres personnes de l'immeuble la jugeaient et lançaient des remarques comme "Regardez la putain de luxe !" ou "MOI je travaille honnètement." Elle souffrait beaucoup du regard des autres, et pleurait souvent seule dans son coin. Pour ne rien arranger, elle était souvent prise de maux de têtes et parfois, le contrôle de son corps lui échappait, comme quelques années auparavant. Sa famille lui manquait, elle voulait revoir Marie et Theodore. Elle ne se souvenait même plus de leurs visages, elle aussi avait beaucoup changé.

Un autre jour, elle eut un client bien particulier. Un jeune homme vraiment bien habillé et coiffé, il avait des manières raffinées, c'était un riche, ça se voyait. Il enleva son chapeau et salua la demoiselle, puis il lui annonça qu'il avait entendu parler d'elle, et qu'il ne venait pas pour ses services de voyance. En réalité, il avait l'air assez perturbé. Il s'assit à côté d'Emma, et lui dit : "Il paraît que vous savez ce dont les gens ont besoin. Et que vous pouvez souvent le leur apporter. Est-ce que vous savez ce que je veux ?" Cette fois, elle n'arrivait pas à anticiper, elle était prise par de nombreuses visions de son enfance. Pourquoi elle y repensait maintenant ? Il ne fallait pas qu'elle se concentre sur ses souvenirs mais sur l'homme à côté d'elle. Elle ferma les yeux, et toucha la peau du jeune homme pour éclaircir un peu son esprit et ne garder vraiment que ce dont elle avait besoin, c'est à dire, ce que lui attendait qu'elle voie. Entre deux flash, scènes de son passé, elle entrevit l'homme devant elle déposer un baiser sur les lèvres d'un autre homme. Elle réouvrit les yeux et lui dit : "Je ne peux pas vous apporter ce que vous voulez. Je ne suis pas un homme." A cette dernière phrase, il se prit la tête dans les mains, et murmura un "Ma vie n'est pas assez malheureuse !" Là, Emma se sentit vraiment énervée : "Vous vous êtes vu ? Vous avez l'air de bien vivre tout de même ! Moi je vis dans la misère, voyez ce que je suis obligée de faire pour avoir de quoi survivre !" Il répliqua : "L'argent ne fait pas le bonheur, ma soeur est morte à la naissance, ma mère a été tuée et mon autre soeur a été en hopital psychiatrique puis elle est morte." Elle se défendit, comme s'il s'agissait du concours de la vie la plus pitoyable : "Ma mère est morte aussi ! Toute ma famille m'a prise pour une folle et s'est liguée contre moi, mon père m'a fait enfermer avec les fous, ils me croient tous morte, et même si j'étais vivante ils ne voudraient plus me voir. J'ai perdu ma virginité en me prostituant." Puis, réalisant ce qu'elle venait de dire, et ce qu'elle avait fait, elle éclata en sanglots. "Oh mon Dieu ! Mais pourquoi j'en suis arrivée là ?" L'homme la prit dans ses bras, pour la consoler, et lui dit : "Finalement j'aimerais pas avoir votre vie, Emma. Vous permettez que je vous appelle par votre prénom ?" Elle continua de pleurer, et répondit : "Bien sûr. Et vous, quel est le votre ?". Il lui chuchota à l'oreille : "Theodore." A ce nom elle repoussa l'homme et recula, pour le considérer avec stupeur. "Oh mon Dieu ! Theo ! C'est moi, Rose." Il la regarda un moment avant de comprendre la situation. "Rose. Je... Tu n'es pas morte ?..." Effrayée, elle dit : "Vas-t-en ! Tu m'as vue comme ça ! Vas-t-en !" Il partit, dégouté. Elle l'était aussi. Elle n'avait pas prévu que les choses se passeraient ainsi, elle avait retrouvé son frère, mais c'était pour le perdre à nouveau.

Traits de Caractère :

Emma est quelqu'un de très innocent, aucune pensée perverse ne traverse son esprit, elle est un modèle d'honnêteté et de gentillesse. Les préjugés forcent les gens à penser qu'elle n'est pas du tout comme ça, c'est peut être ça l'ironie du sort, elle est sûrement une des personnes les plus fréquentables de ce monde. Elle est aussi remarquable par son calme et sa sérénité. D'ailleurs, sa tendance à ne pas s'énerver pourrait être prise pour une profonde indifférence, mais non, au contraire, on ne peut pas faire plus sensible qu'elle. Il lui arrive très souvent de pleurer, les larmes coulent d'elles-même, mais elle a horreur qu'on s'appitoie sur son sort, de même qu'elle n'aime particulièrement pas qu'on fasse attention à elle. Sa sensibilité est factrice de son intuition et de son empathie, elle se penche sur les autres, et ça nourrit ses visions.
Elle reste assez à l'écart des autres, elle sait ce qu'on pense d'elle, de plus elle n'est pas d'un naturel très bavard.. Son imagination est sans limite, elle est très créative. Elle s'invente tout un monde, peut être parce qu'elle est malheureuse dans celui où elle vit, car elle sait qu'il n'est pas parfait et en a marre de se sentir rejetée. Mais elle ne s'évade pas tant que ça de la réalité, car elle reste tout de même bien attentive à ce qui se passe autour d'elle, et en elle.
En effet, en plus d'être intuitive, elle est observatrice, perspicace, et vraiment intelligente. Elle prend les choses avec sèrieux, gravement. Et elle est assez rusée, elle pourrait vraiment faire une parfaite organisatrice de plans au service de criminels, mais son bon fond l'empêche de devenir comme ça.
Timide, et pourtant naïve, quand on arrive à l'approcher, elle accorde très facilement sa confiance. Elle croit aussi en un monde meilleur, et ne perd jamais espoir. C'est peut être là, sa plus grande qualité.

A présent, elle est finie ^^